Dès l’année prochaine, la Pologne se lancera dans la production de gaz de schiste. Une première pour un pays européen.
C’est le vice-ministre polonais de l’Environnement, Piotr Wozniak, qui l’a annoncé officiellement mercredi. Un jour avant, San Leon Energy, une compagnie spécialisée, entre autres, dans l’exploitation du gaz de schiste, s’était satisfaite d’un forage situé dans la région de Gdansk (nord). Elle pourrait être l’une des premières sociétés à extraire cette source d’énergie en Pologne et sur le Vieux Continent.
En effet, le gaz de schiste n’est pas du tout prisé en Europe. Pour cause, son procédé d’extraction – la fracturation hydraulique – est des fois interdit par certaines législations. Ainsi, jusque-là, les Etats-Unis et le Canada sont les seuls pays au monde à l’exploiter. Toutefois, cette source d’énergie suscite de l’intérêt en Europe. Pour preuve, certains Etats à l’instar du Royaume-Uni ou du Danemark ont déjà entamé des missions d’exploration en vue d’estimer leurs réserves en gaz de schiste.
D’après une publication du Département américain de l’énergie de juin dernier, la Pologne en recélerait plus de 4.000 milliards de mètres cubes de réserves récupérables. D’autres sources parlent de 800 à 2.000 milliards de mètres cubes de réserves en gaz de schiste dans ce pays.
Les visées polonaises dans la production de gaz de schiste ont failli être abandonnées suite aux multiples échecs de l’américain Exxon Mobil. Jusqu’à l’année dernière, cette compagnie s’était investie dans multiples forages, aussi décevants les uns que les autres. Ce qui l’a poussée à se retirer.
Actuellement, une dizaine d’autres multinationales pétrolières disposent de permis d’explorer en Pologne. Mis à part San Leon Energy, aucune de ces compagnies n’est satisfaite de ses forages.
L’exploitation du gaz revêt un enjeu stratégique pour la Pologne. Cette activité devrait l’affranchir, un tant soit peu, de la dépendance au gaz russe et, en même temps, de l’utilisation du charbon pour la production d’électricité.