Stupeur et consternation parmi les participants à une réunion du « Comité spécial des 24 » de l’ONU qui se tenait jeudi à Sainte-Lucie, lorsqu’un responsable de la diplomatie algérienne a agressé physiquement l’adjoint de l’ambassadeur du Maroc dans l’île des Caraïbes, qui a été hospitalisé.
Soufiane Mimouni, directeur général au ministère algérien des Affaires étrangères, a visiblement perdu son sang-froid par la présence d’élus représentant deux villes du Sahara, dans la partie Sud du Maroc. Huit pays membres du Comité spécial avaient tenu à accorder à ces représentants la parole pour les entendre en leur qualité de représentants des populations du Sahara.
Mais le diplomate algérien ne l’entendait pas de cette oreille, estimant que cette place revenait au Polisario, le mouvement séparatiste financé par l’Algérie, dont elle fournit aux membres passeports et frais de déplacements. D’où l’emportement du diplomate algérien qui a agressé physiquement son homologue marocain.
Ce dernier a été évacué vers l’hôpital, la réunion interrompue et une plainte a été déposée. Mais l’incident illustre le degré de tension qui est monté d’un cran dans les relations entre le Maroc et l’Algérie. Une tension particulièrement palpable depuis le retour du Maroc à l’Union africaine en janvier dernier. Et surtout, après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU en avril, d’une résolution pour un règlement négocié de la question du Sahara occidental, excluant définitivement un référendum que l’Algérie et le Polisario défendent farouchement.
Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a condamné l’agression, estimant qu’il s’agit d’une transgression des usages diplomatiques. « Cela traduit une extrême nervosité de la diplomatie algérienne: qu’un représentant algérien se déplace jusqu’à Sainte-Lucie, et énervé par la demande de nos représentants, en vienne ainsi aux mains. C’est d’autant plus surprenant de la part d’un pays (l’Algérie) qui se dit simplement observateur » dans l’affaire du Sahara, a déploré Nasser Bourita.