Covid-19: La campagne de vaccination à la traîne en Algérie

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La campagne de vaccination contre le covid-19 en Algérie est une montagne qui a accouché d’une souris, puisque le pays est au bas de l’échelle du classement donné en live par Covidvax.live (https://covidvax.live/?fbclid=IwAR0WMbK43UDuWgckZZ1KahnSe2_BIHunpuwagLwqIrikIPr5YGYT0OtKCn8).

D’après ce compteur (tracker), l’Algérie ne compte que 234 personnes vaccinées depuis le lancement, tambours battants, de sa campagne de vaccination le 30 janvier dernier, alors que son voisin marocain compte déjà plus de 1.179.600 d’individus ayant déjà reçu leur première dose du vaccin anti-covid.

Les Algériens affichent ouvertement leur grande déception surtout que leur pays, contrairement au Maroc, est riche en gaz et en pétrole. Même les professionnels de la santé publique jugent très insuffisants le nombre des doses distribuées et déplorent la «Cacophonie» qui caractérise la gestion de la campagne de vaccination.

Le Pr Kamel Bouzid, Chef du service oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger, regrette que son pays ait perdu du temps pour s’approvisionner en quantités suffisantes de vaccin, alors que les pays voisins s’y sont pris à temps.

«L’Algérie a copié l’exemple français pour la stratégie de vaccination, alors qu’il a été démontré que c’est le plus mauvais choix, notamment pour la plateforme numérique» mise en place en Algérie pour gérer la campagne de vaccination, a-t-il déploré.

De nombreux spécialistes algériens de la santé déplorent la désorganisation et le manque d’informations qui caractérisent ce grand rendez-vous de santé publique et l’insuffisance des doses de vaccin déjà réceptionnées.

«L’Algérie est très en retard dans la vaccination. Il aurait fallu prendre ses dispositions dès le mois de juillet, ce qu’ont fait d’autres pays. Débarquer fin décembre pour dire on va vacciner en janvier, même le Qatar avec ses moyens ne le fait pas», s’est indigné le professeur Bouzid évoquant la «cacophonie qui s’est installée à tous les niveaux».

Les Algériens surtout les militants du Hirak, mouvement contestataire qui revendique depuis février 2019 le départ de l’indéboulonnable régime Kaki-vert en place à Alger depuis l’indépendance, se disent convaincus que le retour du président Abdelmadjid Tebboune après un long séjour médical en Allemagne, ne va pas résoudre leurs problèmes quotidiens et la grave crise qui secoue le pays aux plans politique, économique et social.