La Coalition citoyenne pour le Sahel veut une refonte de la lutte contre l’insécurité

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La Coalition citoyenne pour le Sahel, qui regroupe une cinquantaine d’organisations de la société civile, de défense des droits de l’homme, des think tanks ou encore des organismes humanitaires, a présenté hier mardi son premier rapport, intitulé «Sahel, ce qui doit changer» et contient quatre grandes recommandations pour changer de cap dans la lutte contre le terrorisme. 

L’objectif de ce rapport peut se résumer en un état des lieux de l’échec de la politique antiterroriste menée depuis maintenant huit ans  dans la région du Sahel et remettre la protection des civils au cœur de la stratégie de lutte contre le terrorisme. 

Au Sahel, entre 2017 et 2020, les attaques contre les civils ont été multipliées par sept fois selon les chiffres de l’ONG Acled, précisant que plus de 2.400 personnes ont été tuées dans des attaques menées par des groupes armés et dans des opérations antiterroristes en 2020. 

Et la tendance se poursuit cette année avec notamment le meurtre de 200 civils ces dernières semaines au Niger par des «bandits» selon les autorités de Niamey. En outre, à l’heure actuelle, près de 2 millions de personnes ont dû fuir leur foyer et plus de 13 millions d’enfants sont privés d’éducation.

Et pourtant, l’investissement dans la lutte contre le terrorisme avoisine aujourd’hui les 2 milliards d’euros par an, soit quatre fois plus que les montants alloués à l’aide humanitaire dans la région ces quatre dernières années.

La Coalition préconise de replacer la protection des civils au cœur de la réponse à la crise sécuritaire, recommande de résoudre la crise de gouvernance dans les pays sahéliens, notamment en favorisant le dialogue, y compris avec les groupes armés, de répondre aux urgences humanitaires, alors que 15 millions de personnes ont besoin d’assistance, soit une augmentation de 60% au cours de la seule année dernière.

La coalition insiste enfin, sur la lutte contre l’impunité, car, malgré les enquêtes, aucune procédure judiciaire n’a été pour l’heure, engagée pour punir des coupables d’exactions contre des civils.