Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution réclamant qu’«un cessez-le-feu durable» succède à la trêve fragile observée depuis janvier dans le pays.
Le texte, rédigé par le Royaume-Uni, a été voté par 14 voix sur 15 et la Russie s’est abstenue.
La résolution «affirme la nécessité d’un cessez-le-feu durable en Libye, à la première occasion et sans pré-conditions». Elle réclame la poursuite des négociations de la commission militaire conjointe créée en janvier et réunissant les deux camps, pour aboutir à un «cessez-le-feu permanent» incluant un mécanisme de contrôle, une séparation des forces et des mesures de confiance.
Réunie à Genève, cette commission s’est séparée samedi dernier, sans parvenir à un accord et l’ONU a proposé la date du 18 février pour la reprise de ces discussions.
La résolution demande enfin au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres de soumettre des propositions sur le contrôle d’un cessez-le-feu dès que possible, une fois que celui-ci sera décidé par les parties libyennes, et entérine les conclusions du sommet de Berlin du 19 janvier dernier qui demandait aux Etats membres de s’abstenir de toute interférence dans le conflit libyen.
Le texte avait fait l’objet de discussions ardues depuis plus de trois semaines. Il a notamment bloqué la semaine dernière, au niveau de la Russie, sur la mention de la «préoccupation du Conseil devant l’implication croissante de mercenaires en Libye», Moscou réclamant de remplacer le mot «mercenaires» par «combattants terroristes étrangers».
La Russie est en effet accusée depuis plusieurs mois d’avoir acheminé en Libye, plusieurs milliers de mercenaires du groupe privé russe Wagner réputé proche du président russe et du Kremlin, en appui aux forces loyales au maréchal Khalifa Haftar qui contrôle la partie orientale de la Libye et cherche à conquérir Tripoli.