A quatre jours du second tour de la présidentielle qui doit l’opposer au président sortant, Mahamadou Issoufou, l’opposant nigérien Hama Amadou, 66 ans, emprisonné et malade, a été évacué hier mercredi vers la France pour y être soigné.
Selon Abdou Rafa, un de ses proches, un hélicoptère a transporté Hama Amadou à la mi-journée vers la capitale, Niamey, d’où un avion l’a acheminé en France.
Paris a confirmé accueillir à sa demande l’opposant « pour des soins », évoquant « un geste à caractère humanitaire ».
Cela faisait plusieurs jours que l’état de santé de Hama Amadou défrayait la chronique au Niger. Lundi, son médecin le Dr Harouna Yacouba avait déclaré sur plusieurs chaînes de télévision privées que son patient avait été hospitalisé après «l’aggravation» de son état de santé en détention. Il avait été interpelé le lendemain pour «propagation de fausses nouvelles».
Des sources officielles ont affirmé que Hama Amadou souffrait de «fatigue générale », alors que d’autres sources parlent de «maladie chronique» ou de problèmes aux yeux.
Marou Amadou, porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice, affirme pour sa part que l’opposant a reçu les premiers soins dans « une salle aménagée » à l’hôpital de district de Filingué en attendant son évacuation vers la France, le Niger ne disposant pas de structures adaptées à son état.
Hama Amadou, ancien allié du président Issoufou, était placé en détention préventive depuis novembre à la prison de Filingué, à 180 kilomètres au nord de la capitale, dans le cadre d’une affaire de trafic de bébés.
Son évacuation menace de tendre encore plus le climat dans le pays entre le camp du président sortant qui brigue un second mandat, et l’opposition qui a décidé de boycotter le scrutin.