Le président russe Vladimir Poutine a annoncé ce jeudi à l’aube une « opération militaire » en Ukraine. Plusieurs explosions ont retenti dans l’est du pays, jusqu’à la capitale Kiev et le ministre des Affaires étrangères ukrainien a affirmé qu’une « invasion de grande ampleur » était en cours.
Des journalistes de l’AFP (Agence France Presse) ont constaté que les sirènes d’avertissement anti-bombardement ont retentit ce matin vers 7 heures dans le centre de Kiev. Dans la ville portuaire de Marioupol, plus grande ville ukrainienne proche de la zone de front avec près d’un demi-million d’habitants, plusieurs personnes ont rapporté avoir entendu des bombardements d’artillerie depuis le quartier situé dans l’est de la ville.
Et au moins quatre explosions puissantes ont également été entendues plus près du front du conflit de l’est qui oppose depuis huit ans séparatistes prorusses soutenus par Moscou et forces ukrainiennes, à Kramatorsk, ville qui sert aussi de quartier général à l’armée ukrainienne. D’autres puissantes explosions ont également été entendue à Kharkiv, deuxième ville du pays, et à Odessa, sur la mer Noire.
L’Ukraine a annoncé la fermeture de son espace aérien pour l’aviation civile et rompu ses relations diplomatiques avec la Russie. Le pays a commencé depuis hier la mobilisation d’une quarantaine de milliers de ses réservistes, voté l’état d’urgence et annoncé être la cible d’une nouvelle cyberattaque « massive » visant des sites internet officiels.
Vladimir Poutine, qui avait reconnu lundi l’indépendance des « républiques » autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, puis obtenu le lendemain de la chambre haute du Parlement russe son feu vert à un déploiement de forces, dit vouloir défendre les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine. Mais le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba dénonce le début d’une « invasion de grande ampleur » par la Russie.
L’opération militaire russe a été condamnée par les pays occidentaux, tout comme par l’Otan et les Nations unies et de nombreuses sanctions ont été prises par Washington et ses alliés occidentaux. Beaucoup redoutent que la crise en Ukraine ne mène au plus grave conflit en Europe depuis 1945 et au déplacement de jusqu’à 5 millions de personnes supplémentaires.