Le Premier ministre thaïlandais a proposé jeudi à ses compatriotes favorables à l’accueil des Boat people d’émigrer afin de les laisser vivre dans le pays. Des propos qui risquent de déclencher une nouvelle polémique.
Le général Prayut Chan-O-Cha a profité d’une adresse devant le Parlement thaïlandais pour faire une énième déclaration fracassante : « si vous êtes favorables à cette idée, je vous en prie, contribuez à hauteur d’un baht (3,3 cents) par jour ou accueilliez-les à votre domicile. Ou émigrez vous-même en mer et faites-les vivre ici à votre place », a-t-il lancé en faisant allusion aux Boat people. Par la suite, le chef du gouvernement a indiqué que « les soldats thaïlandais coûtent 20 bahts (55 cents) par jour en frais de nourriture. Pour ces gens, c’est de 70 bahts (1,9 dollar) ». Par ailleurs, il a rapporté que ces migrants étaient à l’origine de « beaucoup de soucis » dans les centres de détention thaïlandais, entre autres, parce qu’ils se nourrissent halal. Dans la même journée, les autorités malaisiennes ont annoncé avoir mobilisé la marine et des gardes-côtes en vue de secourir les migrants en détresse dans la mer d’Andaman. Il faut noter que, le vendredi 29 mai prochain, se tiendra à Bangkok un sommet régional sur cette question migratoire.
En l’espace de quelques jours, près de 3 000 naufragés ont gagné la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie. Ces trois pays ont également eu à refouler plusieurs navires, ce qui a suscité des critiques de la part de l’ONU. Depuis plusieurs années, les Boat people originaires de Birmanie et du Bangladesh tentent de migrer vers la Malaisie et l’Indonésie en transitant par le territoire thaïlandais. Les autorités de ce dernier pays ayant récemment adopté une politique répressive, ce phénomène a viré au drame depuis le début de ce mois suite à la désorganisation des filières clandestines.