L’économie européenne qui traverse de mauvais moment de son histoire à cause de la dure crise qui la met à rude épreuve chercherait-elle à se barricader derrière des mesures voilées de protectionnisme.
L’Union européenne a lancé ces derniers mois, une bataille sans merci contre le géant commercial chinois, auquel elle reproche la pratique du dumping.
Le nouveau conflit commercial entre l’UE et son partenaire asiatique concerne les panneaux solaires, la vaisselle et ustensiles de cuisine en céramique ainsi que les équipementiers télécoms.
La Commission européenne qui reproche aux exportateurs chinois de pratiquer la concurrence déloyale, a ouvert depuis septembre dernier une vingtaine d’enquête sur les importations des produits Made in China, dont la plus lourde de conséquences, concerne les panneaux solaires chinois que la CE a décidé la semaine dernière, de taxer à hauteur de 47%, pour protéger le produit européen du dumping.
Les autorités de Pékin n’ont pas tardé à réagir en ouvrant une procédure anti-dumping ciblant notamment des producteurs européens de tubes sans soudure. Ce jeudi, la Chine a mis en garde Bruxelles, contre de telles mesures pouvant « nuire fortement aux relations commerciales entre la Chine et l’Europe ».
Le 15 novembre 2012, l’UE avait déjà appliqué à la vaisselle et ustensiles de cuisine en céramique fabriqués en Chine, des droits provisoires pour une durée de six mois, à la suite d’une plainte de producteurs européens. L’UE est passée à l’acte en annonçant ce mercredi dans son Journal officiel, que des droits antidumping définitifs sont imposés aux importations d’articles de vaisselle chinoise en céramique, des taux de droits de douanes additionnels définitifs allant de 13,1% à 36,1%. Les exportations chinoises de ces produits en céramique vers le marché européen, ont représenté 728 millions d’euros en 2011.
Bruxelles a en outre, adressé cette semaine une lettre au gouvernement chinois l’avertissant, que des taxes pourraient être imposées également aux groupes de télécoms chinois Huawei et ZTE pour pratiques commerciales déloyales.
Pourtant une telle mesure n’arrange pas vraisemblablement les intérêts des équipementiers européens Ericsson, Alcatel-Lucent et Nokia Siemens Networks, qui tout en se plaignant des bas prix pratiqués par les groupes chinois Huawei et ZTE, craignent en même temps d’éventuelles représailles de la part de la Chine. L’avenir des rapports commerciaux entre le vieux continent et le géant asiatique risque certainement de s’assombrir avec le prolongement de la crise qui continue à faire des victimes parmi les pays membres de la zone Euro.