La Commission européenne qui tenait une réunion mercredi à Bruxelles, a annoncé être parvenue à un compromis solide sur la question des relations commerciales de l’Union européenne avec la Chine qui lui permet de répondre aux inquiétudes des Européens face au dumping, tout en respectant ses engagements internationaux.
En effet, en vertu du protocole d’adhésion de la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la Chine doit obtenir le statut d’économie de marché d’ici le mois de décembre de cette année.
En conférence de presse, Jyrki Katainen, un vice-président de la Commission européenne a annoncé que la Commission n’allait pas accorder le statut d’économie de marché à la Chine mais a travaillé à une solution «légalement solide et économiquement responsable».
Elle propose de se débarrasser de la liste de pays considérés comme n’étant pas des économies de marché et d’unifier ainsi ses règles de rétorsions commerciales en cas de concurrence déloyale avérée d’un Etat. Ces règles seraient renforcées pour maintenir, voire renforcer, les outils à la disposition de l’UE pour répondre à une distorsion de concurrence chinoise, sans pour autant provoquer Pékin dans sa démarche prévue en décembre.
En adhérant à l’OMC en décembre 2001, le protocole d’adhésion de la Chine prévoyait que l’Empire du Milieu ne serait pas considéré comme «économie de marché» durant 15 ans, c’est-à-dire jusqu’à décembre 2016. A l’approche de cette échéance, la Commission européenne se retrouve dans une situation délicate. Les entreprises chinoises sont subventionnées par l’Etat et accorder le statut d’économie de marché à la Chine réduirait encore la capacité de l’UE à prendre des mesures de rétorsion commerciale pour protéger ses secteurs menacés par les pratiques commerciales déloyales de l’empire du Milieu, à l’image de l’industrie métallurgique.
Ce scénario renforcerait même la position des personnes qui réclament le démantèlement de l’intégration européenne au nom de la souveraineté des Etats. Dans le même temps, si l’Union européenne se refusait à accorder ce statut à la Chine, elle s’expose à une attaque devant l’organe de règlement des différends de l’OMC et à des représailles commerciales chinoises.