L’opposant russe Alexeï Navalny menacé d’arrestation s’il rentre en Russie

Alors qu’il vient de faire part de son projet de revenir dans son pays, la Russie, après sa convalescence actuelle en Allemagne, les services pénitentiaires russes ont annoncé hier jeudi leur intention d’arrêter Alexeï Navalny s’il rentre en Russie. 

Ils lui reprochent d’avoir violé les conditions d’une peine de prison avec sursis. L’opposant dénonce de son côté des manœuvres du Kremlin pour l’effrayer. 

Les services pénitentiaires russes (FSIN) assurent qu’Alexeï Navalny est recherché depuis fin décembre et risque l’emprisonnement. Le FSIN reproche à l’opposant âgé de 44 ans, de ne pas s’être présenté auprès de ses services pénitentiaires russes deux fois par mois comme l’exigent les conditions d’une peine de 5 ans de prison avec sursis à laquelle il a été condamné en 2014. 

Le FSIN admet « prendre en compte » le fait qu’Alexï Navalny se trouvait pendant trois semaines dans le coma dans un hôpital berlinois, mais il assure que l’opposant n’a pas répondu à une convocation le 23 octobre et n’a « notifié qu’un mois plus tard » qu’il était en Allemagne. Alexeï Navalny assure qu’il s’agit là de manœuvres des autorités russes pour l’empêcher de retourner chez lui. 

Charismatique militant anti-corruption, Alexeï Navalny est l’ennemi juré du pouvoir russe et la principale voix de l’opposition en partie grâce à sa chaîne YouTube qui revendique 4,8 millions d’abonnés et son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), qui compensent le fait qu’il soit largement ignoré des médias nationaux, non représenté au Parlement et inéligible. 

Il avait fait un malaise en août au moment où il revenait d’une tournée électorale en Sibérie et avait été placé dans le coma en Russie puis en Allemagne. Trois laboratoires européens et l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) affirment qu’il a été victime d’un empoisonnement au Novitchok, un agent innervant développé par des spécialistes soviétiques à des fins militaires. 

L’opposant, sorti de l’hôpital début septembre, affirme que les services de sécurité russes (FSB) ont cherché à l’assassiner sur l’ordre direct du président Vladimir Poutine, ce que Moscou nie en bloc. Il a annoncé mercredi dernier son intention de revenir en Russie dimanche prochain.