En Iran, les enjeux économiques semblent prendre le dessus sur les risques sanitaires, avec la reprise hier lundi, des activités dans le pays, malgré que le nombre quotidien des morts liés au Covid-19, repartait à la hausse.
Les autorités de Téhéran avaient ordonné mi-mars la suspension de toutes les activités économiques non-essentielles, mais depuis le 11 avril, elles ont autorisé une reprise progressive afin de relancer l’économie déjà étouffée par les sanctions américaines rétablies en 2018.
La reprise a concerné en premier lieu les activités économiques «à faible risque de propagation» du virus, surtout les petits commerces et les petites entreprises qui ont été autorisées à rouvrir dans les provinces avant d’être étendues samedi à Téhéran, la capitale.
Depuis hier lundi, ce sont les activités «à risque moyen», comme les magasins et boutiques situés dans des «espaces couverts» comme des bazars ou des galeries marchandes qui ont pu rouvrir leurs portes.
Des représentants du gouvernement ont précisé aux médias publics que des inspecteurs sanitaires effectueront des visites inopinées dans les boutiques autorisées à rouvrir, afin d’y vérifier le respect des protocoles sanitaires.
Mais cette reprise de l’activité, qui implique davantage de trajets, notamment dans les transports publics, risque de favoriser la transmission du virus, alors que les autorités sanitaires du pays ont peiné à contenir la propagation de l’épidémie en s’abstenant de décréter des mesures de confinement pour éviter de porter un coup fatal à l’économie.
L’Iran est le pays le plus touché par la pandémie au Moyen-Orient, mais ses autorités assurent avoir maitrisé l’épidémie du coronavirus dont la propagation continuerait de ralentir, avec 1.294 nouveaux cas de contamination confirmés depuis dimanche midi, selon le ministère iranien de la Santé.
Avec 91 nouveaux décès hier lundi, un nombre en hausse pour le deuxième jour d’affilée, le bilan officiel dans le pays est de 5.209 morts parmi plus de 83.500 cas confirmés. D’ailleurs, les autorités du pays sont accusées, à l’étranger comme à l’intérieur du pays, de sous-évaluer largement le nombre réel de décès et de contaminations.