Les 44 membres de Boko Haram retrouvés morts dans leur cellule à N’Djamena, la capitale du Tchad, soulevait hier dimanche, de nombreuses interrogations.
Mercredi dernier, le ministre de la Justice du Tchad Djimet Arabi avait annoncé que 58 éléments de Boko Haram venaient d’être transférés à N’Djamena, pour être auditionnés, puis jugés par une cour criminelle.
Ils avaient été faits prisonniers lors de l’opération «colère de Bohoma», lancée début avril par l’armée tchadienne contre le groupe djihadiste après la mort de 98 soldats tchadiens dans une attaque de Boko Haram.
Dans une déclaration à la télévision samedi soir, le Procureur de la République, Youssouf Tom a annoncé qu’une quarantaine d’entre eux avaient été retrouvés morts jeudi matin par leurs geôliers à N’Djamena.
Seulement quatre des 44 dépouiles ont été autopsiées et le rapport a révélé la présence d’une substance toxique dans leur organisme, ayant entraîné «une crise cardiaque pour les uns» et «une asphyxie sévère pour les autres ». Les 40 autres corps ont été déjà enterrés.
L’enquête se poursuit et le gouvernement espère que l’audition des quatorze prisonniers encore en vie permettra d’en savoir plus sur les circonstances du drame.
En attendant, les conclusion de l’enquête, les thèses qui reviennent le plus souvent sont un suicide collectif des prisonniers pour échapper à l’humiliation d’un procès et ne pas livrer d’informations stratégiques pendant leurs interrogatoires et auditions ou encore un empoisonnement des prisonniers par des forces de sécurité désireuses de venger leurs frères d’ames tués par le groupe djihadiste.
Il y a aussi l’hypothèse que ces prisonniers n’aient en fait jamais été capturés et que la révélation de leur mort en prison n’ait été qu’un stratagème pour réduire le nombre de prisonniers faits, que de nombreux observateurs estiment exagéré, tout comme celui avancé par les autorités tchadiennes de 1.000 djihadistes tués au cours de l’opération militaire.