Selon des chiffres officiels publiés hier lundi à New-Delhi, le Produit Intérieur Brut de l’Inde a reculé au deuxième trimestre de -23.9%, soit le recul le plus élevé de l’histoire du pays, engendré par la pandémie de coronavirus, qui a paralysé l’économie indienne et causé 64.000 morts sur 3.621.245 cas déclarés.
Ce résultat est encore pire que celui attendu en moyenne par un panel de 15 économistes interrogés par l’agence Bloomberg qui était de -19.2%. Selon les données du ministère des Statistiques, tous les secteurs d’activité sont en recul par rapport à la même époque de l’année dernière, à l’exception de l’agriculture. Les domaines les plus touchés sont ceux de la construction, de l’hôtellerie, du commerce et des transports.
Deux mois de confinement brutal décrétés au printemps par New Delhi pour freiner la propagation du coronavirus ont mis à l’arrêt tout le pays de 1,3 milliard d’habitants et laissé du jour au lendemain, des dizaines de millions de personnes sans sources de revenus.
Les restrictions ont entraîné les fermetures des frontières entre les différents Etats indiens, l’exode des travailleurs migrants ayant perdu leur emploi dans les grandes villes et d’innombrables perturbations sont signalées dans les chaînes d’approvisionnement.
Mais l’économie indienne était déjà en difficulté avant même la pandémie à cause d’une molle croissance, un chômage record et une rafale de prêts non remboursés rendant les banques frileuses. Au premier trimestre 2020, la croissance n’était que de 3,1% sur un an, ce qui constituait sa pire progression depuis 20 ans.
L’Inde est le troisième pays le plus endeuillé par la pandémie dans le monde, derrière les Etats-Unis et le Brésil, alors que les chiffres réels sont largement sous-estimés selon de nombreux épidémiologistes.
Mais malgré cette évolution, de l’épidémie, les autorités indiennes se sont résolues à progressivement assouplir depuis trois mois les restrictions sanitaires pour tenter de ranimer l’économie à genoux.