Un avis de recherche, synonyme de mise à prix, a été publié ce weekend par des représentants du groupe Etat islamique en Libye, à l’encontre de Mokhtar Belmokhtar, ancienne figure d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Celui-ci était déjà poursuivi par les services français et américains entre autres depuis la prise d’otages du site gazier d’In Amenas.
Cet avis de recherche, qui comporte une biographie de la cible, circule depuis samedi dans la « djihadosphère ». Il considère Mokhtar Belmokhtar comme un apostat qui a renié l’Islam et précise qu’il aurait trouvé refuge à Derna à la suite de l’opération française Serval dans le nord du Mali. Cité hier dimanche par Radio France International, le chercheur Romain Caillet a expliqué cet avis de recherche faisait partie d’une « death list » diffusée par le groupe Etat islamique. Cette liste de cibles à éliminer aurait d’abord mentionné un simple membre d’AQMI, puis Hisham Amshawy et enfin Mokhtar Belmokhtar. Aucun responsable médiatique de l’Etat islamique n’a pour le moment ni condamné ni démenti l’appel de la section libyenne à éliminer Mokhtar Belmokhtar.
Cet avis de recherche semble bien confirmer que Mokhtar Belmokhtar, présumé mort par François Hollande en juin dernier, est bien vivant. Ensuite, la mise à prix de celui qui est présenté comme le chef d’Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest illustre parfaitement la lutte d’influence que se livrent les deux organisations terroristes rivales pour le leadership du djihad mondial. Des fanatiques se réclamant de l’Etat islamique et la brigade Abu Salim, affiliée aux héritiers de Ben Laden en s’ont récemment venus aux armes pour le contrôle de la ville libyenne de Derna. Ces combats ont tourné au désavantage des djihadistes de l’Etat islamique qui ont été repoussés.