Le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, a proclamé hier mercredi, dans un discours à la télévision, la «libération totale» de la deuxième ville du pays, Benghazi, mettant ainsi fin à plus de trois ans de combats meurtriers contre les djihadistes.
Le maréchal Haftar a rendu hommage « aux caravanes de martyrs » tués dans les combats contre les djihadistes et annoncé l’entrée de Benghazi « dans une nouvelle ère de paix, de sécurité, de réconciliation et de reconstruction ».
Les forces loyales au maréchal avaient annoncé plus tôt dans la journée une importante percée dans les derniers bastions des djihadistes à Benghazi.
L’Armée nationale libyenne (ANL) auto-proclamée, par Haftar, avait ainsi annoncé la fin des opérations militaires dans le quartier de Soug al-Hout, ajoutant avoir avancé dans le quartier central d’al-Sabri.
Les derniers djihadistes étaient cernés dans un petit périmètre de ce quartier et faisaient l’objet d’attaques sur trois fronts, sous une couverture des forces aériennes.
L’opération « Dignité » pour reprendre Benghazi, bastion de la révolution libyenne de 2011 qui était alors tombée aux mains des terroristes, avait été lancée au cours du printemps 2014.
La victoire du maréchal Haftar va renforcer sa position vis-à-vis du pouvoir rival incarné par Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’ « union nationale » installé à Tripoli, dans l’ouest du pays, avec le soutien de la communauté internationale.
Il incarne pour ses soutiens extérieurs, principalement l’Egypte et les Emirats arabes unis, un pôle anti-islamiste qui affaiblit en Libye l’influence de l’islam politique, qui va des Frères musulmans aux djihadistes radicaux.