Le Conseil d’Etat libyen a pris ses fonctions et tenu vendredi soir, sa première réunion à Tripoli, ce qui constitue un pas de plus réalisé par les nouvelles autorités vers la maîtrise des rouages de l’Etat.
Le Conseil d’Etat s’est installé au siège de l’ancien Parlement de Tripoli, le CGN (Congrès général national). Si, selon les termes de l’accord controversé conclu fin 2015 au Maroc entre les membres des forces politiques libyennes, les 145 députés du CGN sont de fait membres du Conseil, un peu moins de la moitié d’entre eux, dont le président du CGN, Nouri Abou Sahmein ont refusé de se joindre au Conseil d’Etat, ce qui n’a pas empêché l’installation de la nouvelle institution.
Sur sa page Facebook, le service de presse de cette instance législative a annoncé que l’organe « avait commencé sa mission dans son siège officiel à Tripoli ».
Etablie par l’accord politique conclu au Maroc comme « la plus haute instance consultative de l’Etat », le Conseil d’Etat travaille de pair avec le gouvernement d’union nationale conduit par le Premier ministre désigné Fayez al-Sarraj et installé à Tripoli depuis le 30 mars. Son avis « est contraignant pour le gouvernement d’union en ce qui concerne les projets de loi qui doivent ensuite être soumis au Parlement qui, à son tour, les accepte ou les rejette ».
Avec l’appui de la communauté internationale, les nouvelles autorités libyennes renforcent leur mainmise sur le pays. Le Parlement est installé à Tobrouk dans l’est du pays. Une majorité de députés soutiennent les nouvelles autorités et jeudi 21 avril, à défaut de pouvoir voter formellement en raison d’intimidations et de dissensions, ces élus ont exprimé dans une déclaration, leur confiance au gouvernement.
Cette consolidation des institutions libyennes a pour but de faire face à deux problèmes en particulier, l’afflux de combattants étrangers venus gonfler les rangs de l’Etat islamique et la crise migratoire.