Les versions de Téhéran et de Washington divergent sur un incident autour d’un pétrolier dans le Golfe d’Oman

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, a affirmé dans un communiqué publié hier mercredi, avoir avorté récemment une tentative de la marine américaine de s’emparer en mer d’Oman du Sothys, un tanker battant pavillon vietnamien transportant du pétrole iranien, ce que le Pentagone a vivement démenti. 

Sur leur site Sepanews, les Gardiens de la Révolution ont indiqué que « les Etats-Unis ont d’abord stoppé un tanker exportant du pétrole iranien et ont transféré sa cargaison sur un autre pétrolier», mais la marine iranienne, appuyée par son aviation, a capturé l’autre pétrolier. 

Une nouvelle tentative des forces américaines, avec plusieurs hélicoptères et un navire de guerre, pour reprendre le tanker contenant le pétrole aurait échoué. La date à laquelle cet incident aurait eu lieu n’a pas été précisée. 

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a catégoriquement démenti devant la presse cette information, précisant que le 24 octobre, «l’US Navy avait bien observé des forces iraniennes monter illégalement à bord d’un navire marchand et le saisir dans les eaux internationales en mer d’Oman. Mais les forces américaines se seraient contentées d’observer de près la situation avec deux navires et du soutien aérien, sans tenter à aucun moment de reprendre le contrôle ou d’intervenir dans la situation ». 

Les deux versions sont en partie confirmées par des images tweetées par l’agence de presse iranienne Fars News montrant un hélicoptère se poser sur le pont du pétrolier Sothys et des combattants masqués et armés en prendre le contrôle, puis l’arrivée d’une vedette rapide des Gardiens de la Révolution qui accoste le navire et d’autres combattants qui montent à bord, le tout avec deux destroyers américains à proximité, avec à bord des militaires américains qui surveillent la scène à la jumelle. 

Les incidents, dont des attaques mystérieuses contre des navires dans la région du Golfe en 2019 et des pétroles saisis, se sont multipliés entre Téhéran et Washington, qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980, depuis le retrait en 2018 de Washington de l’accord nucléaire entre l’Iran et plusieurs puissances, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran. 

Selon la revue spécialisée Lloyd’s List, le Sothys a été fréquemment lié à des trafics de pétrole vénézuélien et iranien depuis son rachat en 2021 par la société vietnamienne OPEC Petrol Transportation Co Ltd.