Les représentants des deux Parlements libyens rivaux ont signé hier jeudi au Maroc, un accord inédit censé faire sortir la Libye du chaos dans lequel elle est plongée depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
L’accord a été signé à la dernière minute, au terme de négociations particulièrement musclées, intelligemment pilotés par les diplomates et services marocains.
L’accord lie les deux parties autour d’un gouvernement d’union nationale et d’un projet de création d’un conseil présidentiel autour de Fayez el-Sarraj, une personnalité indépendante des deux parlements rivaux. Ce dernier sera accompagné dans sa mission par neuf députés, à la fois du Parlement de Tobrouk et du Congrès général national de Tripoli. La période de transition de deux ans qui s’en suivra doit s’achever par des élections législatives.
La signature de ce texte parrainé par l’ONU a suscité une forte émotion, illustration de tous les espoirs qui sont fondés sur cet accord.
L’accord a été salué, notamment par l’émissaire des Nations unies pour la Libye Martin Kobler ou encore par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Les Etats-Unis et le S.G de l’ONU ont de leur côté, exprimé, jeudi, toute leur gratitude au Maroc pour ses efforts ayant permis de faire avancer le processus onusien de sortie de crise en Libye, et qui ont été couronnés par la signature de l’accord politique inter-libyen à Skhirat.
« Les Etats-Unis expriment leur gratitude au Royaume du Maroc pour ses efforts de faire avancer le processus onusien » de sortie de crise en Libye, a souligné le porte-parole du Département d’Etat, John Kirby, lors du briefing quotidien de la diplomatie américaine.
De son côté le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon qui a qualifié cet accord d »’historique », a exprimé ses remerciements au roi Mohammed VI et au gouvernement du Maroc.
« Je remercie Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le gouvernement du Maroc pour avoir accueilli la cérémonie de signature » de l’accord politique entre les parties libyennes visant à former un gouvernement d’union nationale, et faire sortir le pays de la crise », a déclaré Ban Ki-Moon.
L’Accord de Skhirat a été signé en présence de l’émissaire onusien, chef de la Manul, Martin Kobler, du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, et de ses homologues d’Espagne, d’Italie, de Tunisie, du Qatar et de Turquie, ainsi que de plusieurs ambassadeurs étrangers.
Le texte prévoit entre autres, que sous quarante jours les deux Parlements rivaux se fondent respectivement en une chambre des représentants et en un conseil d’Etat, en plus d’un même pouvoir exécutif collégial.