La Syrie tient ce mercredi un scrutin présidentiel qui est d’ores et déjà rejeté par les pays Occidentaux qui qualifient cette élection de «mise en scène» et «ni libre ni juste».
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures locales dans les territoires contrôlés par le régime de Bachar Al-Assad, soit les deux tiers du pays et fermeront à 19 heures locales, à moins d’une prolongation de dernière minute. Les résultats pourront être annoncés dans les quarante-huit heures.
Le ministère syrien de l’Intérieur a annoncé hier mardi que plus de 12.000 bureaux de vote ont été aménagés dans les zones gouvernementales. En outre, d’après les registres, le pays compte officiellement un peu plus de 18 millions d’électeurs, un chiffre qui ne fais pas la distinction avec les zones qui ne sont pas sous le contrôle du gouvernement ni avec les millions de réfugiés à l’étranger.
Il est admis que les régions autonomes kurdes du Nord-Est vont ignorer le scrutin, à l’instar du dernier grand bastion djihadiste et rebelle d’Idlib, dans le nord-ouest, où vivent quelque trois millions de personnes.
Pour ce scrutin qui doit lui offrir un quatrième mandat de sept ans à la tête d’un pays dont l’économie est en lambeaux et les infrastructures sont en ruines, Bachar al-Assad se présente comme l’homme de la reconstruction, après avoir enchaîné les batailles militaires avec l’appui de la Russie et de l’Iran, ses alliés indéfectibles, pour se maintenir au pouvoir qu’il a hérité de son père Hafed Al-Assad.
Ses adversaires, inconnus du grand public et considérés par les Occidentaux comme des faire-valoir, sont l’ex-ministre et parlementaires Abdallah Salloum Abdallah et un membre de l’opposition tolérée par le pouvoir, Mahmoud Mareï.
La loi électorale dans ce pays, impose aux candidats d’avoir vécu en Syrie dix ans de suite avant le scrutin, ce qui exclut de facto les figures de l’opposition en exil, qui dénonce une « mascarade ».
Après la présidentielle de 2014 remportée par Bachar al-Assad avec plus de 88% des voix selon les résultats officiels, ce scrutin est le deuxième du genre depuis le début en 2011, d’une guerre qui a fait plu de 388.000 morts et poussé à l’exil des millions de Syriens.