Ces derniers temps, les principaux groupes privés de la presse algérienne subissent une forte répression de la part des autorités du pays.
Pour preuve, pas plus tard que dimanche dernier, la justice algérienne a décidé de placer en détention provisoire, Mehdi Benaïssa et Riad Hartouf, qui sont respectivement le directeur et le directeur de la production de la chaîne KBC du groupe El Khabar, dont des cadres avaient été arrêtés deux jours auparavant.
Mounia Nedjaï, qui est directrice au ministère algérien de la Culture chargée de délivrer des autorisations de tournage, a également été mise aux arrêts. Ces trois personnalités sont sous mandat de dépôt depuis une semaine. Le parquet les accuse de « fausses déclarations » et de « mauvaise utilisation de la fonction du studio d’enregistrement » dans l’affaire des autorisations de tournage de deux émissions de la KBC dans un studio mis sous scellés après la fermeture de la chaîne Atlas TV en 2014.
En dehors d’El Khabar, d’autres groupes de presse algériens sont attaqués par le pouvoir. C’est le cas du quotidien El Watan, dont le nouveau siège a été encerclé il y a une semaine par les forces de l’ordre. Et, un jour après, donc vendredi dernier, les employés de cet organe de presse ont été sommés de quitter ces locaux. Pour cause, la wilaya d’Alger a évoqué « un avis défavorable émis suite à l’examen du dossier modificatif de permis de construction ».
D’après un communiqué diffusé par l’agence de presse algérienne APS, ce dossier a été jugé «non conforme au permis de construire initial, délivré en octobre 2010» à cause de l’ajout d’un étage. « Un empiétement sur le domaine public » a été également évoqué pour expliquer ce refus. « Nous n’avons reçu aucune notification de la part des autorités concernées nous disant que notre siège n’est pas conforme », a réagi le directeur de la publication d’El Watan, Omar Belhouchet, dans l’édition du journal du samedi dernier.