Les députés russes ont voté hier jeudi, en première lecture, un projet de loi visant à décriminaliser les violences domestiques.
Cette loi est censée sauvegarder « l’autorité parentale » alors que dans le pays, 36.000 femmes sont agressées par leurs partenaires quotidiennement, que 26.000 enfants sont battus par leurs parents chaque année et que 40% des crimes violents sont commis dans le cercle familial.
Ce projet de loi lancé à l’initiative de la députée ultra-conservatrice Elena Mizoulina a été adopté par les parlementaires russes à la quasi-unanimité, avec 368 qui ont voté pour, un contre et un absent. La principale raison avancée par les députés qui ont soutenu le projet de loi est la préservation de l’autorité parentale. Cette loi supprimerait les accusations de violences au sein de familles du Code criminel russe. Les violences seraient ainsi réduites au titre d’infractions administratives.
Pour Elena Mizoulina, en Russie, les parents devraient avoir le droit de frapper leurs enfants. Championne des causes ultra-conservatrices, Elena Mizoulina a déposé en 2015 une proposition de loi pour interdire les avortements dans les cliniques privées et les aurait limités aux établissements publics à condition de risques avérés pour la vie de la femme enceinte, un texte qui, jugé extrémiste, avait été rejeté. Elle a également été co-auteure d’une loi punissant de lourdes amendes la « propagande » homosexuelle auprès des mineurs.
Les défenseurs des droits des femmes craignent que cette nouvelle loi ne rende les victimes de violences domestiques encore plus vulnérables, d’autant plus que, selon les statistiques fournies par le gouvernement russe et relayées par le Guardian, 40% des crimes violents sont commis au sein d’une même famille.