L’Australie campe sur ses positions face aux pressions chinoises

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Le Premier ministre australien Scott Morrison, qui revenait d’une visite officielle au Japon, a opposé hier jeudi dans une interview télévisée une fin de non-recevoir aux attaques à peine voilées et aux plaintes formulées depuis deux jours, par le régime de Pékin sur des sujets qui fâchent en liaison avec la sécurité nationale. 

Dans son entretien avec le réseau Nine Network, Scott Morrison a indiqué qu’il ne compromettrait pas la sécurité nationale et la souveraineté de son pays et n’entend faire aucun compromis, précisant que l’Australie fixera « ses propres règles en fonction de son intérêt national». 

Cette déclaration du chef de l’exécutif australien intervient au moment où les autorités chinoises ont intensifié depuis 48 heures, les critiques contre les décisions et les déclarations australiennes des derniers mois. D’ailleurs, un document listant 14 points de litige a été remis par l’ambassadeur de Chine à Canberra, à trois médias. 

En plus des différends sur Hong Kong, le Xinjiang et Taiwan, Pékin reproche à Canberra de s’être aligné sur la politique des Etats-Unis en demandant une enquête indépendante sur l’origine du Covid-19 qui n’a pas manqué d’irriter les autorités chinoises depuis mars. 

La Chine fustige également l’action de l’Australie contre ses entreprises et le fait d’être le premier pays à interdire Huawei et ZTE de participer à son réseau de télécommunications 5G. Pékin rappelle également que plus de dix investissements chinois «ont été rejetés par l’Australie pour des raisons de sécurité nationale infondées». 

Les relations entre la Chine et l’Australie, qui avaient commencé à se tendre à partir de 2017, se sont nettement dégradées depuis le printemps, au point que les ministres australiens n’arrivent plus à persuader leurs homologues chinois d’accepter leurs appels téléphonies. Premier partenaire commercial de l’Australie, la Chine a récemment suspendu les importations d’un grand nombre de produits agricoles australiens, notamment le bœuf, l’orge et le bois. 

De plus, la nouvelle passe d’armes entre la Chine et l’Australie intervient au lendemain d’une entente sur un accord de défense entre Tokyo et Canberra qui prévoit des exercices militaires et des opérations conjoints entre les deux alliés des Etats-Unis, au moment où la Chine renforce son hégémonie sur les mers de la région.