De violents combats opposent dans la ville de Raqqa, principal fief du groupe Etat islamique en Syrie, les forces arabo-kurdes syriennes, soutenues au sol et dans les airs par les Etats-Unis, et les djihadistes de Daech, l’organisation de l’Etat Islamique (EI).
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont entrées mardi dans la cité de Raqqa, sept mois après le début d’une offensive d’envergure qui leur a permis de s’emparer de vastes régions autour de la ville septentrionale.
Un correspondant de l’AFP qui a pu pénétrer brièvement mercredi dans le quartier de Mechleb, contrôlé désormais en partie par les FDS qui étaient entrées par l’est, a fait état de violents combats sur fond de tirs d’obus nourris des deux côtés.
Selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), d’intenses combats se poursuivaient hier jeudi dans la ville, mais également dans sa périphérie ouest.
L’Etat islamique dispose de snipers et a disséminé de nombreuses mines et creusé des tranchées défensives et des tunnels dans le quartier de Mechleb, d’où les djihadistes ont évacué les habitants civils avant l’entrée des FDS.
Selon Washington, l’Etat islamique disposerait de quelques 2.500 combattants déployés dans la ville de Raqqa qu’il contrôle depuis 2014 et qui est devenue le symbole des atrocités commises par les djihadistes en Syrie ainsi qu’une base arrière pour la planification d’attentats commis à l’étranger. Mais la bataille pour sa reconquête par les autres forces syriennes s’annonce longue et désastreuse en termes de pertes collatérales.
Les Nations unies estiment que quelque 160.000 civils vivent encore dans la ville, contre 300.000 avant le début de la guerre et que quelque 100.000 habitants de Raqqa pourraient se trouver piégées durant l’assaut, avec le risque d’être utilisés comme «boucliers humains» par l’Etat islamique. Déjà, au moins 17 civils ont perdu la vie dans des raids de la coalition menés cette nuit, un bilan qui pourrait encore s’alourdir car des dizaines de personnes ont été blessées.