La vente de la banque portugaise Novo Banco au fonds d’investissement américain Lone Star a été vivement critiquée samedi dernier par les alliés de la gauche radicale du gouvernement socialiste portugais.
Vendredi, le Premier ministre portugais Antonio Costa avait annoncé la cession par l’Etat à Lone Star d’une participation de 75% de Novo Banco, sauvée en 2014 de la faillite grâce à une injection de fonds publics de 4,9 milliards d’euros, une opération qui est censée beaucoup peser dans la stabilité bancaire.
Lone Star s’est engagé à recapitaliser la banque, successeur de Banco Espirito Santo (BES), à hauteur d’un milliard d’euros, soit 750 millions d’euros une fois l’opération finalisée et 250 millions supplémentaires dans un délai de trois ans. Mais cette transaction n’apporte aucune recette à l’Etat qui gardera une part de 25% de Novo Banco, à travers le Fonds de résolution des banques, sans y disposer d’un siège au conseil d’administration.
La Banque du Portugal a précisé qu’un mécanisme de fonds propres conditionnels serait mis en place pour faire face à des besoins de capitaux potentiels pouvant aller jusqu’à 3.89 milliards d’euros.
Les opposants à cette décision déplorent le fait que l’Etat utilise l’argent du contribuable pour nettoyer le bilan d’une banque, redoutant que la garantie des 3,9 milliards d’euros donnée par le Fonds de résolution pour couvrir de futures pertes liées à la dépréciation d’actifs de Novo retombe in fine sur les contribuables portugais.
Pour Catarina Martins, dirigeante du Bloc de gauche, proche du Podemos espagnol, le gouvernement portugais a commis une erreur en livrant la banque à un fonds «vautour» sans garder un pouvoir de contrôle. Elle a exigé un vote au Parlement pour trancher l’affaire, convaincue que la décision du gouvernement ne passera jamais parmi les députés.