Le directeur du Bureau national chinois des statistiques (BNS), Ning Jizhe a accusé des fonctionnaires locaux de «falsifier» les données économiques, une accusation qui vient renforcer un peu plus les soupçons sur la fiabilité des chiffres officiels chinois.
Dans une déclaration publiée jeudi dans le Quotidien du peuple, le journal du Parti communiste au pouvoir, Ning Jizhe a indiqué qu’«un certain nombre de cas concernant la falsification de statistiques ont fait l’objet d’une enquête et ont été traités et des sanctions administratives ont été prises».
Il a promis une «tolérance zéro» de la part des autorités de Pékin envers les fraudeurs qui s’exposent à «payer un prix élevé», et ce dans le but de créer un environnement qui ne tolère aucune fraude.
Cette révélation sur la non-fiabilité des chiffres des officiels chinois n’est pas une surprise. Des experts dans le pays et à l’étranger s’interrogent régulièrement sur la fiabilité des statistiques chinois, à consonance hautement politique, et soupçonnent des manipulations pour faire apparaître la situation économique sous un jour meilleur.
Pendant longtemps en effet, la carrière des responsables politiques en Chine était dépendante des performances économiques de leur région, un contexte qui les pousse encore aujourd’hui à embellir les statistiques pour maximiser leurs chances d’avancement dans leur carrière professionnelle.
Dans un mémo diplomatique révélé par Wikileaks en 2007, l’actuel Premier ministre chinois, Li Keqiang, alors dirigeant d’une province, reconnaissait que les chiffres du Produit intérieur brut étaient «fabriqués artisanalement».
Le précédent directeur du BNS, Wang Baoan avait d’ailleurs dû quitter son poste en janvier, suite à des soupçons de corruption. Et en mars, les Douanes chinoises ont rapporté le cas d’un exportateur chinois de faux cils, qui avait déclaré une valeur d’exportation pour ses produits cinq fois supérieure à la réalité.