Iran: les manifestations, une opportunité pour Hassan Rohani ?

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Le mouvement de protestation en Iran tend vers sa fin. Mais les questions qu’il a mises en lumière sont loin d’avoir trouvé une réponse et vont exiger du président modéré Hassan Rohani la plus grande habileté pour tirer profit des manifestations et pousser à plus de réformes.

Après avoir causé la mort de 21 personnes, les troubles qui ont secoué l’Iran ces derniers jours sont les plus importants de ces dernières années. Si les autorités iraniennes ont accusé les ennemis extérieurs du pays et les « contre-révolutionnaires » de les avoir encouragés, ils n’ont pu nier les frustrations de la population à propos du chômage, de la cherté de la vie et de la corruption, qui touchent la société en profondeur et ont mis le feu aux poudres.

Mais surtout, c’est la politique d’Hassan Rohani qui est vivement critiquée et ces critiques viennent de toutes les tendances, des alliés comme des adversaires du président iranien. Le président du Parlement Ali Larijani, allié d’Hassan Rohani, a par exemple critiqué l’augmentation de 50% du prix de l’essence prévue dans le projet de budget présenté au Parlement pour la prochaine année iranienne, qui ira du 21 mars 2018 au 20 mars 2019.

La télévision d’Etat et les autres médias conservateurs insistent pour que le gouvernement fasse de l’aide aux plus pauvres et le soutien à la production nationale sa priorité. Mais Hassan Rohani pourrait malgré tout tirer son épingle du jeu en présentant le mécontentement de la population comme une raison d’accélérer les réformes qu’il a initiées pour remettre l’économie du pays sur les rails.

Jusqu’à présent, ces réformes, mais également le doublement des exportations pétrolières suite à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 entre Téhéran et les grandes puissances et la levée partielle des sanctions internationales, ont permis de ramener l’inflation de 40%, au moment de l’accession au pouvoir d’Hassan Rohani en 2013, à 10% actuellement. L’an dernier, le taux de croissance a atteint 12.3%. Mais ces performances ne se ressentent pas encore dans la vie quotidienne des Iraniens.

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