Le procès pour corruption de l’ancien chef d’Etat sud-africain, Jacob Zuma, dont l’emprisonnement pour outrage à la justice, a déclenché les violences qui ont affecté le pays et entraîné le décès de plus de 200 personnes, reprend ce lundi devant le tribunal de Pietermaritzburg à l’Est du pays.
Jacob Zuma, 79 ans, empêtré dans divers scandales financiers et de corruption, fait l’objet de seize chefs d’accusation de fraude, corruption et racket relatifs à l’acquisition, en 1999, d’équipements militaires auprès de cinq entreprises européennes spécialisées dans l’armement. A l’époque, il était vice-président.
Il est reproché à Zuma d’avoir touché un pot-de-vin de plus de 4 millions de rands (282.000 dollars au taux de change actuel), entre autres de la société française Thales qui faisait partie des entreprises européennes attributaires de cet important contrat d’une valeur total de près de 3,36 milliards de dollars.
Le même groupe tricolore fait l’objet de poursuites pour corruption et blanchiment devant la justice sud-africaine. Jacob Zuma et Thales rejettent catégoriquement ces accusations.
Ce procès doit se poursuivre alors que des troubles ont commencé le 9 juillet dans son fief du Kwazulu-Natal (est), au lendemain de sa condamnation à 15 mois de prison ferme pour outrage. Par la suite, les violences ont gagné Johannesburg.
Du fait de l’instabilité qui prévaut dans cette province, l’audience sera tenue en mode virtuel, a précisé le magistrat Piet Koen. L’ex-président Zuma ne va donc pas quitter son centre pénitentiaire pour y prendre part. Ses soutiens pourraient néanmoins protester comme d’habitude devant le tribunal.