L’opérateur britannique des télécoms Vodafone a annoncé hier lundi qu’il était « en discussions » pour fusionner sa filiale indienne avec son concurrent Idea Cellular, contrôlé par le conglomérat Aditya Birla.
Si les négociations aboutissent, le nouvel ensemble détrônera le numéro Un Bharti Airtel et deviendra leader en Inde avec près de 40% du marché et quelque 390 millions d’abonnés. Il deviendra au passage l’un des plus gros opérateurs du monde. Actuellement, Vodafone est le numéro deux sur le marché indien et son concurrent et potentiel futur partenaire Idea Cellular numéro trois.
A travers cette fusion, Vodafone tente de s’extraire d’une situation délicate. Bien que représentant plus de 10% du chiffre d’affaires du groupe, Vodafone India n’a dégagé aucun cash-flow l’an dernier. En près de dix ans, le marché indien a été une source de déboires pour Vodafone.
La valeur de sa filiale locale a été réduite dans ses comptes de près de 8 milliards d’euros pour tenir compte des perspectives beaucoup moins bonnes qu’attendu, et la firme est embourbée dans une longue bataille avec l’administration fiscale indienne qui lui réclame des arriérés d’impôts.
La tentative du patron de Vodafone Vittorio Colao de mettre sa filiale indienne en Bourse a été empêchée par un nouvel acteur qui déstabilise le marché depuis l’an dernier, Jio, le nouveau service à prix cassé lancé par Mukesh Ambani, l’homme le plus riche du pays, sur son réseau mobile Reliance. Avec de nombreuses formules défiant toute concurrence, Reliance a contraint les trois leaders du mobile à réduire leurs prix.
En réalisant l’opération uniquement par échange d’actions, la fusion de Vodafone India et d’Idea Cellular permettrait au groupe britannique de faire coter sa filiale indienne à la Bourse de Bombay et de la faire sortir de ses comptes, de manière à pouvoir ensuite réduire sa participation au fur et à mesure en cédant ses actions sur le marché.