Lors d’un passage à la télévision lundi, le Premier ministre égyptien, Sherif Ismaïl, a confirmé que le tourisme a enregistré une baisse de 1,3 milliard de dollars depuis le crash de l’avion russe survenu en octobre dernier.
« Après le crash de l’avion, durant les trois ou quatre derniers mois, nous avons perdu de 1,2 à 1,3 milliard de dollars », a indiqué M. Ismaïl. Ces propos font suite à ceux tenus par le président égyptien, Abdel Fattal al-Sissi, la semaine dernière : pour la première fois, il a admis que le « terrorisme » était à l’origine du crash de l’appareil russe dans le Sinaï l’année dernière. Pour rappel, 224 passagers et membres d’équipage périrent dans ce drame. Au cours de son discours, le dirigeant égyptien a estimé que les terroristes visent à perturber le secteur du tourisme et brouiller les rapports entre l’Egypte et la Russie. En effet, la station balnéaire de Sharm El-Cheikh, d’où est parti l’avion russe qui s’est abimé quelques minutes après, est quasiment déserte. Pour s’en rendre compte, il suffit de considérer le peu de trafic sur les larges voies qui relient l’aéroport aux complexes hôteliers. De même, il n’y a plus que de rares visiteurs dans l’un ou l’autre restaurant de la célèbre plage de Naama Bay. A la place, ce sont les éléments des forces de l’ordre qui ont envahi la ville dans le cadre du renforcement de son dispositif de sécurité.
L’Exécutif égyptien entend convaincre l’opinion de sa capacité à assurer la sécurité des touristes et d’en attirer à nouveau à la station de Sharm El-Cheikh. De leur côté, les professionnels du secteur touristique évoquent un taux d’occupation des hôtels variant entre 30 et 40 %. Pour ce qui est du nombre de visiteurs, il était à 9 millions en 2014 tandis qu’environ 15 millions de touristes se rendaient chaque année en Egypte jusqu’en 2011 et le soulèvement populaire ayant abouti à la chute du régime d’Hosni Moubarak.