La décision du gouvernement indien de refuser toute aide financière extérieure à destination du Kerala, qui a subi des inondations mortelles pendant plusieurs semaines, a provoqué la colère des autorités locales qui exigent une compensation.
Parmi les offres d’aide étrangère, les Emirats arabes unis, pays avec lequel le Kerala entretient de relations directes très fortes, ont offert plus de 86 millions d’euros.
Mais le gouvernement indien de Narendra Modi estime qu’accepter de l’aide extérieure dans un tel scénario n’est pas en accord avec la politique du pays. Cet argument est cependant remis en question.
Un ancien conseiller à la sécurité nationale du précédent gouvernement, Shivshankar Menon, a notamment rappelé qu’après le tsunami de 2004, des fonds étrangers avaient été acceptés pour la réhabilitation des personnes affectées.
Par ailleurs, le chef du gouvernement du Kerala a rappelé que malgré la politique défendue par le gouvernement Modi, les Emirats jouissaient d’un statut à part, étant donné que des millions d’Indiens du Kerala qui travaillent dans ce pays du Golfe, ont œuvré à la construction de ses infrastructures.
Pour le moment, New Delhi a débloqué une somme inférieure à celle offerte par les Emirats arabes unis, mais assure que d’autres fonds seront débloqués lorsque le gouvernement aura une idée plus claire de l’ampleur des dégâts.
Le Kerala a été de loin l’Etat le plus touché par ces inondations, les pires qu’il ait connues en un siècle, qui ont dévastés le sud du pays. Le Times of India a rapporté que « onze des quatorze cantons » de la région ont été touchés.
Routes, ponts et réseaux d’électricité ont été endommagés et un million d’habitants de la zone inondée ont été accueillis dans plus de 3.000 centres d’urgence et beaucoup d’entre eux ne sont pas en mesure de retourner à leur domicile. Depuis le 8 août, près de 400 personnes ont perdu la vie dans ces inondations.