Interrogé en marge d’une conférence qu’il donnait vendredi à Montréal, l’ex-président français, François Hollande a alimenté un peu plus la polémique qui secoue l’Inde à propos d’un possible conflit d’intérêts au sujet de la vente d’avions de combat français Rafales.
L’ancien président français a déclaré que la France n’avait pas eu son mot à dire dans le choix du partenaire indien de Dassault.
Le contrat pour la vente à l’Inde de 36 avions de chasse Rafale pour près de 8 milliards d’euros, avait été signé le 23 septembre 2016 par le ministre de la Défense de l’époque Jean-Yves Le Drian.
Selon les termes du contrat, Dassault Aviation prenait comme partenaire local le conglomérat privé Reliance Group, qui n’a absolument aucune expérience préalable dans l’univers de l’aéronautique, alors que le choix de l’entreprise publique Hindustan Aeronautics Limited semblait plus logique.
Sauf que Reliance Group appartient à Anil Ambani, un industriel présumé proche du Premier ministre, Narendra Modi. De plus, le conglomérat a également en partie financé en 2016 un film de Julie Gayet, la compagne de François Hollande.
Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudrières et le sujet n’a cessé de gagner en ampleur ces dernières semaines dans le débat politique en Inde. L’opposition indienne parle d’escroquerie et accuse le gouvernement de Modi d’avoir favorisé le conglomérat privé.
Dans sa volonté de mettre sur pied une industrie de défense nationale pour ne plus dépendre de l’étranger, l’Inde, premier importateur mondial d’armements, oblige les industriels étrangers à réinvestir contractuellement une partie des sommes perçues sur le territoire indien.
Dans le cadre du contrat Rafale, ces «compensations» portent sur environ la moitié des quelque huit milliards d’euros payés par le gouvernement indien et Reliance Groupe en a bénéficié. Dassault Aviation et Reliance ont créé une entreprise conjointe et construit à Nagpur une usine pour produire des pièces de rechange pour les avions Falcon et rafale.