En visite de trois jours dans le pays, Jeff Bezos, le fondateur et patron du géant de l’e-commerce américain Amazon, a été accueilli par des manifestations et une enquête antitrust. Plusieurs commerçants accusent son groupe de tirer les prix vers le bas.
Lors d’une conférence de presse hier matin dans la capitale indienne, l’homme le plus riche du monde dont la fortune est estimée à 110 milliards de dollars a annoncé un investissement d’un milliard de dollars pendant les cinq prochaines années pour aider des commerces indiens de petite et moyenne tailles à faire leur transition numérique. Jeff Bezos a également promis d’exporter pour 10 milliards de produits indiens.
L’Inde, dont le nombre d’utilisateurs de smartphones ne cesse d’augmenter, fait figure de prochaine frontière pour le géant du commerce en ligne, avec une population jeune aux nouveaux usages, une classe moyenne grandissante et surtout une pénétration toujours plus grande d’Internet dans la société, particulièrement à travers la démocratisation des smartphones.
Mais toutes ces promesses n’ont pas suffi à désarmer la colère des commerçants indiens Une cinquantaine de commerçants ont manifesté hier mercredi dans la capitale New Delhi aux cris de « Jeff Bezos, repars ! ». La Confédération of All India Traders, organisation qui dit représenter 70 millions de petits fonds de commerces, a promis des manifestations anti-Amazon dans 300 villes du géant d’Asie du Sud.
Depuis son arrivée en Inde en 2013, Amazon a déjà investi 5 milliards de dollars. A la présence d’Amazon s’ajoute celle de Walmart, une autre entreprise américaine, qui a acquis une part majoritaire dans la société indienne d’e-commerce Flipkart pour 16 milliards de dollars en 2018.
Mais le gendarme indien de la concurrence juge cette présence démesurée et a ouvert lundi dernier une enquête antitrust contre les deux entreprises. Il accuse notamment les deux entreprises d’avoir tué des commerces locaux en favorisant des « vendeurs préférés » sur leurs plateformes. Les détracteurs accusent Amazon d’avoir enfreint les règles des investissements étrangers en Inde et d’avoir consacré des milliards de dollars à des réductions qui ont poussé des commerces traditionnels à la faillite.