Alors que la cap des 100 femmes tuées depuis janvier vient d’être franchi, le gouvernement français lance ce lundi le premier « Grenelle » sur les violences conjugales. Les associations comptent sur des actes et surtout un budget adapté à l’ampleur du fléau.
Ce Grenelle est symboliquement lancé ce 3/9/19, date correspondant au numéro d’appel gratuit 3919, une occasion pour les autorités de lancer une campagne médiatique autour de ce numéro de secours d’appel gratuit lancé depuis plusieurs mois déjà.
L’objectif de ce « Grenelle » des violences conjugales est de faire reculer le nombre de meurtres de femmes par des hommes, ainsi que les violences physiques ou sexuelles dont sont victimes quelque 220 000 femmes chaque année dans un cadre conjugal et une femme qui est tuée tous les deux jours et demi, selon les données officielles. L’ampleur de la mobilisation se veut à la hauteur des ambitions affichées.
Cette réunion composée du Premier ministre français Edouard Philippe et de la secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes Marlène Schiappa, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquier, le ministre du Logement Julien Denormandie et le ministre de la Protection de l’enfance Adrien Taquet, des agents publics, des responsables associatifs, des actrices et acteurs de terrain, des policiers, des gendarmes, des magistrats, des avocats, ainsi que des proches de victimes de féminicides.
Cette concertation s’achèvera le 25 novembre, lors de la journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la secrétaire à l’Egalité hommes-femmes a promis des « annonces fortes » dès le premier jour de ce Grenelle. Les attentes des associations sont nombreuses, principalement d’ordre financier et judiciaire.
Le Rapport « Où est l’argent contre les violences faites aux femmes » de 2018 estime à 78.1 millions d’euros la part réelle du budget de l’Etat consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes, alors que le budget annuel nécessaire s’élèverait au moins à 506 millions d’euros. Les associations veulent aussi une réforme du parcours judiciaire, long et complexe, des femmes qui portent plainte, notamment la disparition de disparités de leur prise en charge sur le plan national, ainsi que la création de tribunaux spécialisés.