Le patronat et les syndicats en France s’opposent à la généralisation du passe sanitaire au travail, au moment où le gouvernement étudie son extension aux 25 millions de salariés publics et privés, ne faisant pas mystère de sa volonté de trouver les moyens de mettre la pression sur les non-vaccinés face à la cinquième vague du Covid-19 et l’arrivée en France du variant Omicron.
La ministre du Travail Elisabeth Borne a mentionné hier lundi lors d’une réunion avec le patronat et les syndicats la possibilité de présenter en janvier une loi incluant le passe vaccinal pour les clients des lieux recevant du public (à la place du passe sanitaire) et le passe sanitaire pour tous les salariés.
Aujourd’hui le contrôle du passe sanitaire, accordé quand on a été vacciné ou testé négatif depuis moins de 24 heures, et qui est donc à distinguer du passe vaccinal qui n’est accordé qu’aux personnes vaccinées, n’est obligatoire que pour les salariés travaillant des lieux recevant du public (café, cinémas, hôtels, bars, restaurants, …).
Pour les organisations patronales et les syndicats, généraliser le passe sanitaire à toute la sphère professionnelle, au-delà des secteurs de la santé et au contact du public comme c’est le cas aujourd’hui, serait inefficace et, et en plus des possibles entorses au secret médical, poserait plusieurs problèmes, notamment logistiques.
En premier lieu, la vérification de la validité des passes, qui reviendrait aux entreprises. Les contrôles seront également difficiles pour les nombreux salariés qui travaillent en dehors des sites. La question des sanctions pour les employés réfractaires se pose également.
Cette proposition menace de créer des tensions dans les entreprises. Les salariés qui refusent de présenter leur passe risquent de voir leur contrat de travail suspendu.Un porte-parole du Medef a également relevé qui semble être une volonté d’imposer la vaccination par l’intermédiaire des entreprises, alors que cette responsabilité devrait être assumée par le gouvernement.