Le Roi Mohammed VI du Maroc se trouve depuis jeudi en visite officielle en Éthiopie, un déplacement marqué par la signature, samedi à Addis-Abeba, d’un accord bilatéral pour la réalisation d’un méga-projet intégré de production d’engrais en Éthiopie, pour un investissement global de quelque 3,7 milliards de dollars.
Cette plate-forme intégrée qui sera créée par l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), le Groupe marocain spécialisé dans la production de phosphate et dérivés, nécessitera d’importants investissements qui proviennent directement des caisses du groupe.
Ce projet se traduira par la production à l’horizon 2022, de près de 2,5 millions de tonnes/d’engrais par an. Une production conséquente qui permettra à l’Éthiopie de devenir autosuffisante en engrais.
Le rapprochement entre Rabat et Addis-Abeba s’inscrit dans une stratégie de partenariats économiques et politiques adoptée par le Maroc en direction des pays africains, dans une démarche volontariste visant à dynamiser la coopération Sud/Sud.
A cet effet, le Roi Mohammed VI effectue depuis quelques semaines une tournée qui l’a mené dans plusieurs pays africains. Depuis début novembre, le souverain chérifien s’est rendu en visites officielles en Tanzanie, au Rwanda et au Sénégal. Plusieurs sources concordantes affirment par ailleurs qu’après l’étape éthiopienne, le Roi Mohammed VI pourrait se rendre à Madagascar et même entamer un périple en Afrique australe.
Comme lors de ses traditionnelles tournées africaines, le roi du Maroc est accompagné d’une forte délégation composée non seulement de membres du gouvernement et de ses proches conseillers, mais également de chefs d’entreprises. Le but étant de renforcer davantage la coopération économique et les échanges entre le Maroc et les autres pays africains.
Ce fort engagement économique et diplomatique du Maroc est aussi à mettre en relation avec la décision du Royaume de réintégrer l’Union Africaine (UA), 32 ans après avoir quitté l’organisation panafricaine.
Le Maroc avait claqué la porte de la défunte OUA en 1984 pour protester contre l’admission de la république sahraouie revendiquée par le Polisario, le mouvement séparatiste soutenu par l’Algérie. A présent, le Maroc change son fusil d’épaule et s’apprête à reprendre son siège au sein de l’UA afin de faire avancer le dossier du Sahara de l’intérieur des institutions africaines.