Le Parti populaire (PP) espagnol, parti de droite au pouvoir, est arrivé en tête des législatives avec 28.7% des voix et 123 députés selon les résultats définitifs communiqués ce lundi matin par le ministère de l’Intérieur.
Mais ces résultats constituent néanmoins un échec retentissant pour le PP qui perd plus de 3.6 millions d’électeurs et 63 sièges par rapport aux législatives de 2011.
Les socialistes du PSOE ont remporté 90 sièges, le parti anti-austérité Podemos et ses partenaires 69 sièges et les centristes de Ciudadanos 40 sièges. Au-delà d’un désaveu pour le parti populaire au pouvoir, le scrutin législatif de dimanche fait perdre au PP la majorité absolue au Parlement qui se situe à 176 sièges. Ce qui implique que, pour gouverner ces quatre prochaines années, le parti conservateur du Premier ministre, qui est déterminé à poursuivre les réformes économiques, devra s’allier avec d’autres formations, une mission qui s’annonce d’ores et déjà très délicate.
La Constitution espagnole ne prévoit pas de délai précis pour la formation d’un gouvernement après des élections et les observateurs estiment que les négociations pourraient prendre plusieurs semaines. Plusieurs configurations sont possibles comme un accord de centre droit entre le PP et Ciudadanos, un gouvernement PP minoritaire, ou encore une alliance de centre gauche entre le PSOE et Podemos ou de nouvelles élections. Mais la possibilité d’une grande coalition entre le PP et les socialistes a déjà vigoureusement été exclue par les deux partis lors de la campagne électorale.
Mais les principaux enseignements à tirer de ce scrutin sont la fin du système politique bipartisan, en vigueur depuis la fin de la dictature franquiste il y a quarante ans et le basculement vers la gauche de l’équilibre des forces avec l’entrée spectaculaire de Podemos à la chambre basse.