Un tribunal égyptien chargé de rejuger des journalistes d’Al Jazeera emprisonnés depuis plus d’un an en Égypte pour leur supposé soutien à la confrérie islamiste des Frères Musulmans, a ordonné jeudi leur remise en liberté immédiate.
C’est donc après plus de 400 jours de détention dans une affaire qui avait déclenché un tollé international que le journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy et son collègue égyptien Baher Mohamed ont recouvert leur liberté.
D’après le tribunal en charge de leur dossier, M. Fahmy a été libéré en échange d’une caution de 250 000 livres égyptiennes, soit environ 29 000 euros. M. Baher, a quant à lui, été remis en liberté après un engagement à comparaître pour le reste du procès, dont la prochaine audience a été fixée au 23 février. Cette libération vient donc compléter la décision de la Cour de cassation cairote de janvier dernier qui avait annulé leurs condamnations à des peines d’emprisonnement de 7 et 10 ans de prison.
L’annonce de leur libération intervient moins de deux semaines après l’expulsion de l’Australien Peter Greste, leur troisième collège. Ce dernier, également journaliste de la chaîne d’information qatarie, avait été condamné avec ses confrères, mais a quitté l’Egypte le 1er février en vertu d’un décret présidentiel autorisant l’expulsion des étrangers condamnés ou en instance de jugement.
La remise en liberté de ces deux journalistes a été saluée par plusieurs médias internationaux et notamment leur chaine d’information Al Jazeera, qui a qualifié cette libération de « grand jour ».
Plusieurs sources proches du dossier ont affirmé que la médiatisation de ce procès à l’échelle internationale a permis de pousser les autorités judiciaires égyptiennes à lâcher du lest. Les ONG ont, elles aussi, fortement participé à leur libération. À l’exemple du soutien d’Amnesty International qui n’a cessé durant toute la durée de leur incarcération de clamer leur libération.