L’armée française s’est inquiétée de la multiplication ces derniers mois, des attaques commis par de jeunes recrues djihadistes lourdement armées, contre des militaires français déployés au Sahel pour lutter contre le terrorisme.
Si, dans le cadre de l’opération Serval, l’ancêtre de Barkhane, les militaires français avaient déjà été ciblés par des adolescents, peut-être drogués, qui se précipitaient sur eux en tirant à la kalachnikov, le phénomène, bien qu’encore extrêmement rare, est actuellement en train de resurgir et de s’amplifier.
La multiplication des offensives de Barkhane et de ses partenaires a permis ces derniers mois, d’affaiblir les groupes armés terroristes, qui ont désormais recours aux enfants soldats pour compenser leurs pertes.
Les enfants soldats impliqués aujourd’hui dans ces attaques, sont aussi bien des jeunes garçons que des jeunes filles, âgés majoritairement de 12 à 14 ans et parfois même de 7 ans. Ils sont enrôlés de force ou rejoignent volontairement les groupes armés terroristes, fanatisés par des prédicateurs extrémistes ou des éléments d’Al-Qaïda.
Lors d’une visioconférence avec la presse, le général Pascal Facon, qui commande les 5.200 hommes engagés dans la Force Barkhane et qui doit achever d’ici la fin de ce mois son mandat, a déclaré que « la robustesse des procédures d’engagement leur permet de prévenir quasi-systématiquement les dommages collatéraux».
Mais il a dû reconnaître la présence de mineurs lors d’«opérations de neutralisation», sans toutefois expliciter dans combien de cas ces enfants soldats avaient été blessés ou tués. Car certains d’entre eux ont été tués en refusant de se rendre et continuaient à se battre les armes à la main.
Plusieurs ont été capturés, notamment certains guetteurs lors des opérations coups de poing des forces spéciales contre les djihadistes. Prisonniers, ils ont été séparés des adultes dans les geôles maliennes et une réflexion est actuellement engagée avec le CICR, la Croix-Rouge, pour tenter de les déradicaliser.