Des documents confidentiels révèlent la mauvaise gestion du Covid-19 en Chine

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La chaîne américaine CNN a révélé hier mardi des documents confidentiels qui semblent confirmer l’idée que le régime de Pékin a minimisé la gravité du Covid-19 depuis son apparition à Wuhan. 

Un rapport du Centre provincial de contrôle et de prévention des maladies du Hubei, la région dont Wuhan est la capitale, fait état le 10 février, jour de la visite du président chinois Xi Jinping dans la ville-épicentre de la pandémie, de 5.918 nouveaux cas positifs détectés dans la province. 

Pourtant, le même jour, les autorités chinoises n’en signalaient que 2.478 cas pour l’ensemble du pays, soit moins de la moitié. Un autre document évoque le 7 mars un bilan de 3.456 décès depuis le début de l’épidémie, alors qu’il était encore officiellement de 2.986 cas. 

Les documents, qui ont fuité grâce à un lanceur d’alerte anonyme affirmant travailler dans le domaine de la Santé en Chine, révèlent que le système sanitaire chinois semble avoir été pris de court par la crise et qu’il ne disposait pas des outils adéquats pour la gérer. 

Les accrocs ont été nombreux, entre une bureaucratie rigide, une reconnaissance difficile des cas « suspects », les tests défectueux, ou encore un délai moyen de 23 jours pour confirmer un cas à partir de l’apparition des symptômes, un délai beaucoup trop long pour permettre une lutte efficiente contre la propagation. 

Selon le bilan officiel arrêté hier mardi, jour anniversaire du premier cas officiel apparu dans la ville de Wuhan, près de 93.000 personnes ont été infectées par le Covid-19 et 4.743 en sont décédées dans tout le pays. Mais ce bilan flatteur par rapport à ce qu’a connu le reste du monde a toujours été remis en question. 

Même l’hypothèse que le Covid-19 ait démarré à Wuhan est remise en cause, à la fois par les scientifiques chinois qui affirment, sans aucune preuve pour l’attester, que le premier cas proviendrait du « sous-continent indien », mais également par la revue scientifique Lancet dont une étude a révélé qu’un tiers des 41 premiers patients hospitalisés pour cette maladie n’avaient pas de lien direct avec le marché de fruits de Wuhan d’où serait partie la maladie.