Le Liban et Israël entament ce mercredi des négociations inédites sous l’égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime, dans l’optique de lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures.
Ces pourparlers, annoncés au début de ce mois, se tiendront à Naqoura, localité frontalière dans le Sud-Liban, au sein de locaux de la Finul, la force des Nations unies déployée pour surveiller la zone tampon entre les deux pays.
La délégation libanaise est composée de deux militaires et deux civils, un responsable de l’Autorité du pétrole et un spécialiste du droit de la mer. Et la délégation israélienne de six membres, dont le directeur général du ministère de l’Energie, un conseiller diplomatique du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de la direction des Affaires stratégiques de l’armée.
Il aura fallu des années de diplomatie américaine pour que ces pourparlers les deux pays, toujours officiellement en guerre, puissent avoir lieu. Conscient des potentielles critiques à son encontre, le Liban a tenu à insister sur le caractère « technique », et non politique, des pourparlers.
Ceux-ci sont cruciaux pour un Liban en faillite qui s’est lancé dans la prospection d’hydrocarbures offshore. Le pays a signé en 2018 son premier contrat d’exploration pour deux blocs avec un consortium international. Mais une partie d’un des blocs, le numéro 9, déborde sur une zone de 860 kilomètres-carrés que le Liban et Israël se disputent.
Pour le président américain Donald Trump, ces négociations, quelques semaines seulement après des accords de normalisation avec Israël signés par les Emirats arabes unis et Bahreïn à la Maison blanche, pourraient peser positivement sur son bilan en matière de politique étrangère à l’approche de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre prochain.