L’ancien ministre sud-coréen de la Santé, Moon Hyung-pyo, aujourd’hui à la tête du Service national des pensions de retraite (NPS), la troisième caisse de retraite du monde, a été placé ce mercredi en garde-à-vue dans le cadre de l’enquête retentissante pour corruption engagée contre la présidente Park Geun-Hye et ses proches collaborateurs.
Dans ce scandale aux multiples ramifications, Samsung Group est soupçonné d’avoir soudoyé Choi Soon-sil, une amie et confidente de la présidente Park Geun-Hye, pour obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée réalisée en 2015.
Cheil Industries, la holding de fait du groupe, avait racheté C&T, filiale de Samsung présente dans le commerce et la construction. Ce rapprochement avait été perçu comme une étape cruciale pour assurer une passation de pouvoir sans histoire au sommet du groupe, au profit de l’héritier présomptif, Lee Jae-Yong. Mais des actionnaires de C&T, pour qui l’opération sous-estimait la valeur de la compagnie à leur détriment, s’étaient opposés avec force à cette fusion.
Moon Hyung-pyo est soupçonné d’avoir fait pression sur le NPS, qui est un important actionnaire de Samsung pour qu’il accepte la fusion. Malgré ses dénégations, il a été arrêté mardi matin, suite aux déclarations contraires d’un haut dirigeant du NPS. Le parquet de Séoul doit se prononcer, dans les 48 heures, sur l’éventuel placement de l’ancien ministre en détention provisoire.
La confidente de la présidente Choi Soon-sil est actuellement en détention. Plusieurs locaux de la caisse de retraite ont été perquisitionnés en novembre, de même que des bureaux de Samsung.
Suite à ce scandale, le Parlement a voté début décembre une motion de destitution de la présidente Park Geun-hye, une destitution qui doit encore être entérinée par la Cour constitutionnelle. En attendant, ses pouvoirs ont été transmis au Premier ministre.