Le ministre de la Justice Park Beom-kye a annoncé ce vendredi que l’ex-présidente de Corée du Sud Park Geun-hye, condamnée pour un retentissant scandale de corruption qui avait précipité sa destitution en 2017, a été graciée.
Park Geun-hye, 69 ans, figure sur une liste de personnes bénéficiant d’une amnistie spéciale qui prendra effet le 31 décembre. L’ancienne présidente purgeait une peine de 20 ans de prison pour corruption et abus de pouvoir, suivie de deux autres années, pour violation de la loi électorale.
Alors que la Corée du Sud est connue pour la sévérité de sa justice à l’encontre des anciens chefs d’Etat, les quatre ex-présidents sud-coréens encore en vie ayant tous été condamnés après la fin de leur mandat, cette grâce a été accordée en partie au vu de l’état de santé déclinant de Park Geun-hye.
L-ex-présidente a subi une opération chirurgicale à l’épaule en 2019 et a été hospitalisée trois fois cette année à cause de douleurs chroniques à l’épaule et au bas du dos, et est actuellement en soins dans la capitale.
Première femme élue présidente en Corée du Sud, en 2013, Park Geun-hye avait été reconnue coupable en 2018 d’avoir reçu ou demandé des dizaines de millions de dollars de conglomérats sud-coréens, dont Samsung Electronics, d’avoir partagé des documents classés secrets, d’avoir mis sur une « liste noire » des artistes critiques de sa politique, ou encore d’avoir limogé des responsables qui s’opposaient à ses abus de pouvoir.
Sa grâce intervient alors que les Sud-Coréens seront appelés à voter en mars prochain pour élire leur nouveau président. Les enquêtes d’intentions de vote donnent Lee Jae-myung, le candidat du parti démocrate (PD) de l’actuel président Moon Jae-in, et Yoon Suk-yeol, du parti du pouvoir populaire (PPP), au coude-à-coude, et que de nombreux partisans et politiciens du PPP demandaient la grâce de Park Geun-hye, qui reste très populaire dans certains bastions conservateurs de l’est du pays, et qui pourrait donc peser dans le résultat du scrutin.