Les médias chinois ont annoncé hier lundi la création prochaine dans le pays de la première université dédiée à la lutte antiterroriste, au sein de l’Université politique et de droit du Nord-Ouest à Xi’an, peu après l’entrée en vigueur le 1er janvier, de la toute première loi antiterroriste en Chine.
Ces mesures matérialisent la volonté du président chinois, Xi Jinping d’accroître « l’efficacité de l’appareil de sécurité ». Le texte de la loi antiterroriste avait été adopté par le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire le 27 décembre. Cette loi prévoit la création d’une nouvelle agence de lutte contre le terrorisme et un centre national de renseignements, l’établissement de forces antiterroristes spécialisées et la possibilité pour les policiers d’utiliser leurs armes dans « des situations d’urgence ».
En considération de la présence grandissante de ses sociétés et de ses ressortissants dans le monde et la montée en puissance de son économie et de son rôle politique, la Chine juge tout à fait réelle la menace terroriste qui pèse sur elle et ses intérêts.
Mais cette loi suscite beaucoup d’inquiétudes en raison de sa qualité et de ses clauses jugées assez vagues. Dans le texte final, le terme terrorisme est défini de manière vague. Et il n’est pas exclu que l’application de cette loi puisse être motivée politiquement contre les dissidents et les minorités religieuses.
Par ailleurs, la nouvelle loi restreint gravement la liberté de la presse à laquelle elle interdit, à l’exception des médias autorisés préalablement, le commentaire des attaques terroristes ou les réactions des autorités, ce qui permet aux dirigeants chinois d’interpréter à leur guise les évènements « terroristes ». Toutefois, le texte final n’a pas retenu l’obligation qui aurait été faite aux entreprises du Net et autres fournisseurs de technologie de soumettre pour approbation, leurs systèmes de chiffrement et autres données sensibles.