C’est le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a proclamé officiellement ce lundi à Bangui, la fin de l’opération militaire française Sangaris en Centrafrique.
La fin de cette mission de paix de trois ans en Centrafrique, s’achève dans l’angoisse et l’inquiétude pour les Centrafricains, dont le pays n’est pas encore sécurisé en raison de la reprise des violences interethniques.
«La page de l’opération Sangaris est tournée en République centrafricaine», a déclaré Jean-Yves Le Drian, lors d’une cérémonie au camp militaire Mpoko, près de l’aéroport, en présence des autorités locales et du corps diplomatique. Le ministre français a néanmoins assuré que la fin de Sangaris «ne signifie pas la fin des relations militaires entre la France et la Centrafrique… L’armée française sera certes moins visible, mais elle sera présente, active et vigilante» dans ce pays.
«Nous conserverons une capacité d’intervention… grâce aux unités de l’opération Barkhane (dont l’état-major se trouve au Tchad voisin, ndlr) ou aux autres forces positionnées en Afrique», a-t-il ajouté.
Mais dans une Centrafrique qui, ces derniers jours, a renoué avec les violences entre les groupes rebelles armés, difficile de se réjouir du retrait des troupes françaises, considérées comme «les plus craints» par les rebelles dans le pays.
«Sangaris se retire beaucoup trop tôt. Nos forces de sécurité ne sont pas encore en mesure de prendre le relais. Les forces onusiennes sont de plus en plus débordées dans leur rôle de pompier», a regretté Anicet Georges Dologuélé, député centrafricain et ancien candidat à l’élection présidentielle.
La Centrafrique est désormais sous la seule protection des Nations unies, faute d’un Etat et d’une armée, capables de résister aux groupes armés.
Selon Le Dryan, quelques 350 militaires français, équipés de drones d’observation, resteront présents dans le pays, dont une centaine au sein de la force de l’ONU, la Minusca, notamment au niveau de l’état-major.