Le 4 novembre 2024, en pleine grève des techniciens d’urgence (TEPH) et de la fonction publique, plus de la moitié des appels au service d’urgence médicale portugais (INEM) ont été abandonnés, selon un rapport de l’Inspection générale des activités en santé (IGAS) publié ce 25 juin.
Sur les 7 326 appels reçus ce jour-là, seuls 2 510 ont été pris en charge, tandis que 4 816 ont été abandonnés, soit plus de 65 %. Le taux d’abandon a dépassé les 50 % dès 9h30 et est resté élevé jusqu’au soir. À la même date en 2023, ce taux n’était que de 4 %.
Le rapport pointe un personnel réduit dans les Centres de régulation des urgences (CODU), couplé à un afflux massif d’appels. Le nombre moyen d’appels par opérateur a plus que triplé : 130,8 le matin en 2024 contre 41,4 en 2023. Le délai moyen de réponse a explosé, atteignant 1 559 secondes l’après-midi (contre 39 secondes l’an dernier).
L’IGAS estime que 467 appels abandonnés auraient concerné des situations critiques nécessitant des secours spécialisés. Selon l’INEM, ces cas auraient parfois été pris en charge directement par les pompiers.
Le système de rappel automatique n’a permis de relancer que 150 appels, soit 3 % du total non traité. Le rapport critique aussi la mauvaise communication des préavis de grève : ils n’ont pas été transmis à l’INEM par la tutelle, empêchant toute anticipation.
La ministre de la Santé, Ana Paula Martins, a depuis placé l’INEM sous son autorité directe pour restaurer la confiance du public. Une enquête est en cours sur 11 décès pouvant être liés aux retards d’intervention pendant la grève.