Un porte-parole de la présidence d’Ankara a déclaré lundi que l’opération militaire menée samedi par l’armée turque en Syrie était dictée par la nécessité d’évacuer 38 soldats turcs encerclés par l’Etat islamique qui risquait de les attaquer.
Les 38 soldats turcs étaient affectés à la garde du tombeau de Souleiman Shah, le grand-père du fondateur de l’Empire ottoman, situé sur le sol syrien mais que la Turquie considère comme relevant de sa souveraineté. Le tombeau avait été déclaré territoire turc par un traité signé avec la France en 1921 alors que la Syrie, comme le Liban, était sous protectorat français.
Le détachement affecté à la garde de ce mausolée est habituellement relevé tous les six mois mais le dernier envoyé sur le site était encerclé depuis huit mois par les combattants de l’Etat islamique. L’opération menée pour les évacuer a demandé la mobilisation de chars de drones, d’avions de reconnaissance et de près de 600 soldats au sol. Il s’agissait de la première incursion de ce genre en Syrie de l’armée turque depuis le début de la guerre civile il y a près de quatre ans. Cette opération est présentée par la Turquie comme un succès à plus d’un titre étant donné qu’elle a effectivement permis le rapatriement sain et sauf des soldats turcs et qu’elle n’avait donné lieu à aucun combat malgré la mort accidentelle d’un soldat.Le mausolée a également été déplacé de façon temporaire sur un nouveau site en Syrie, au nord du village d’Esmessi, proche de la frontière turque.
Damas a réagi à cette opération militaire turque sur son sol en la qualifiant « d’agression flagrante ».La raison avancée par les autorités turques pour justifier leurs opérations pourrait être utilisée par d’autres mouvements pour légitimer leur présence en Syrie comme le Hezbollah qui, entre autres raisons, prétend également intervenir pour protéger des sites religieux chiites en Syrie.