La décision de baisse du prix du carburant à la pompe, annoncée par le président Paul Biya à l’occasion de son message de Nouvel an et censée prendre effet dès le 1er janvier 2016, n’était toujours pas appliquée samedi en mi-journée dans la capitale camerounaise.
Dans les stations-service de la ville, les pompes continuaient d’afficher les tarifs en vigueur depuis le 1er juillet 2014, à savoir 650 FCFA pour le litre du super et 600 FCFA pour celui du gasoil.
Pourtant, dans la foulée de l’annonce de Paul Biya, le ministre du Commerce, par ailleurs président du conseil d’administration de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), a signé en ce sens un communiqué.
Ce texte stipule qu’«en exécution des mesures édictées par le chef de l’Etat en faveur des populations de manière générale et des consommateurs directs ou collatéraux des produits pétroliers de façon spécifique, des mesures qui ont trait à la baisse du prix des carburants à la pompe, à concurrence de 20 FCFA par litre pour le super, et de 25 FCFA par litre pour le gasoil. Des instructions fermes ont été données à l’ensemble des opérateurs du secteur pétrolier aval pour que les nouveaux prix ainsi arrêtés soit d’application rigoureuse sur l’étendue du territoire national à compter de la date effective du 1er janvier 2016.»
Le non-respect de ces instructions a engendré plusieurs disputes entre les consommateurs et les employés des stations-service, les premiers criant à l’escroquerie et les seconds clamant l’effet de surprise ainsi que leur bonne foi.
Selon des pompistes interrogés, la mesure de baisse du prix du carburant à la pompe, contrairement aux situations antérieures, n’a pas été précédée d’une phase de mise à jour des stocks ni même d’une alerte permettant aux exploitants de se réajuster à la nouvelle donne.
Pour les gérants de stations-service, le respect scrupuleux de l’annonce présidentielle, dans ce contexte d’impréparation, entraînerait de lourds manques à gagner aux opérateurs de la filière.