Le Parlement chinois a voté hier dimanche le changement de la Constitution qui va permettre au président chinois Xi Jinping de pouvoir enchaîner les mandats et devenir s’il le souhaite président à vie.
La suppression de la limitation des mandats présidentiels a été voté par 2 958 voix pour, deux contre et trois abstentions. Sur la place publique chinoise, tout le monde ou presque se réjouit de voir Xi Jinping pouvoir prétendre à la présidence à vie.
Aucune critique n’est tolérée, la censure omniprésente muselant, au nom de « la stabilité sociale », opposition et défenseurs des droits de l’Homme.
Agé aujourd’hui de 64 ans, le président chinois venait d’entamer son second mandat. Issu d’un milieu privilégié en tant que fils d’un révolutionnaire historique compagnon de Mao Zedong, Xi Jinping a décroché à la fin des années 1970 un diplôme d’ingénieur chimiste de la prestigieuse université Tsinghua à Pékin avant d’entrer à 20 ans dans l’appareil du Parti.
Il a successivement été gouverneur du Fujian en 1999, patron du Parti au Zhejiang en 2002, deux provinces côtières vitrines des réformes économiques, avant d’entrer en 2007 au Comité permanent du Bureau politique.
Sa présidence du pays, commencée en 2012, a été marquée par une lutte contre la corruption, que ses détracteurs l’ont accusé d’utiliser comme prétexte pour écarter ses adversaires politiques, placer ses hommes et renforcer sa popularité.
Dans le même temps, Xi Jinping va concentrer les titres et pouvoirs, étant à la fois secrétaire général du Parti communiste chinois, président du pays, chef de la commission militaire centrale. Le culte de sa personne initié ces dernières années a atteint un niveau inédit depuis Mao.