Des contestataires du Hirak en Algérie, parmi lesquels des étudiants et des professeurs, sont encore descendus mardi dans les rues d’Alger pour exprimer leur opposition à la «feuille de route» tracé par le président Abdelmadjid Tebboune qui a fixé le mois de juin pour la tenue d’élections législatives anticipées sans avoir pris en considération certaines revendications de ce mouvement pro-démocratie.
«Tebboune dégage, il n’y aura pas d’élections», «Transférez le pouvoir au peuple», ont notamment scandé les protestataires, apparemment moins nombreux que lors des précédentes semaines, pour affirmer leur refus des législatives annoncées par le chef d’Etat algérien.
Ces protestataires ont par ailleurs appelé à la «libération immédiate» des prisonniers d’opinion dans ce pays maghrébin alors que l’un d’eux affichait un portrait de l’étudiant Miloud Benrouane, détenu depuis octobre dernier dans la localité de Biskra, au nord-est de l’Algérie.
Normalement interdit à cause de l’actuelle crise sanitaire liée au coronavirus, cette manifestation a pris fin sans incident. A en croire la presse locale, des protestations ont aussi eu lieu dans la ville d’Oran (nord-ouest) et à Béjaïa en Kabylie (nord-est).
Certains manifestants ont par ailleurs exprimé à haute voix leur appui aux quatre militants basés à l’étranger contre lesquels des mandats d’arrêt internationaux ont été émis par les autorités algériennes et qui les accusent de faire partie d’un mouvement terroriste qui mène des actions subversives.
Plus précisément, la justice algérienne s’en est pris à Mohamed Larbi Zeitout, membre-fondateur et leader du mouvement islamo-conservateur Rachad, à l’ancien gendarme Abdellah Mohamed qui fait partie du même mouvement interdit en Algérie, au blogueur Amir Boukhors et au journaliste Hichem Aboud.